Légitime défiance ?
QUAND LE CHEF EST UN EX-TC
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« Pas question, ah ça non, pas question ! » Dans le couloir de chez Sordurand.coop, Arthur semble fou furieux après avoir claqué la porte du service commercial. Isabelle, la DRH, dont le bureau est tout proche, est stupéfaite : « Eh bien Arthur, calme-toi, rien ne peut être aussi grave que ça ! » « Ah ça, non, ce n'est pas grave ! C'est ridicule, idiot, insupportable. Je vais filer ma dem' », rage le TC. « Oh la la ! Viens d'abord boire un café et explique-moi ce qui se passe. » « Il se passe que ce, ce, ce... Tartuffe veut m'apprendre mon boulot sous prétexte qu'il vient d'être nommé chef de service. »
Une fois posée la raison de la colère d'Arthur, connu pour avoir la tête près du bonnet, Isabelle souffle un grand coup et s'assied en salle de pause avec lui. « Tu veux en parler ici ou tu préfères venir dans mon bureau ? » « Dans ton bureau, tu rigoles ? Tu veux me passer un savon officiel ? Tu m'as parlé de café, alors buvons-en un. Dans tous les cas, je n'en peux plus de répondre à quelqu'un qui veut juste avoir du pouvoir sur nous et qui ne nous sert à rien. »
Incontestablement, la montée en grade d'un des membres de l'équipe des TC, à la suite du départ en retraite de Jean-Luc, en a surpris plus d'un et ne se passe pas tout à fait aussi bien que prévu. Il faut reconnaître qu'il a été impossible d'embaucher et que la décision de la direction générale a été de faire monter le plus ancien.
« Il veut d'un côté qu'on soit copains comme avant et, d'un autre côté, on n'a rien droit de dire sur la répartition des portefeuilles ou les objectifs. Il m'a pris tous mes plus gros clients pour les refiler à Jérémy. Je n'ai rien contre Jérémy, c'est un super bon, mais je me suis cassé la tête à construire ce portefeuille pendant plus de trois ans », déplore Arthur. « Veux-tu que nous retournions lui parler ensemble ? », demande Isabelle. « Ah ça non ! Je n'y retourne pas. Il ne va pas changer, regarde ce qui s'est passé la semaine dernière avec le formateur. Il voulait tout gérer, on n'avait pas le droit à la parole. Ça lui a monté à la tête, je te dis. »
« Il faut peut-être qu'on trouve un moment calme pour faire une réunion tous ensemble, non ? » « Je vais envoyer ma lettre de démission, je te dis. Je n'en peux plus. Dans tous les cas, nos concurrents embauchent », conclut Arthur.
Yanne Boloh
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